Qui était vraiment Charlemagne ? (2024)

Table of Contents
La jeunesse deCharlemagne La donation de Pépin Le partage du royaumeentre Charlemagne et Carloman La mésentente de Charlemagne etCarloman La mort de Carloman Charlemagne : grandconquérant Charlemagne, roi desLombards La guerre de Charlemagne contre lesSaxons Le conflit contre lesMaures Frise, BavièreetBénévent Succès de Charlemagne contre lesAvars L’empire deCharlemagne Le sacre impérial deCharlemagne 25 décembre 800 :couronnementimpérial de Charlemagne La donation deConstantin Charlemagne insatisfait de sonsacre Le gouvernement deCharlemagne sur son Empire Légitimer ladynastie carolingienne: vassalité et christianisme L’Empereur àAix-la-Chapelle L’Empire de Charlemagne, un Empirechrétien La réforme de lajustice L’Église, ciment de l’Empire deCharlemagne Charlemagne, unlégislateur Le complot de Pépin lebossu L’Empire carolingien, un État faible? Les missi dominici Les voiesde communication dansl’Empire de Charlemagne La défense de l’empire carolingien : lesmarches La lettre et lediplôme La monnaie Les écrits 5. Charlemagne et lesaffaires extérieures Charlemagne et le califat abbasside deHaroun ar-Rachid Abbul Abbas, l’éléphant deCharlemagne L’activisme du patriarche deJérusalem Le renforcement de la légitimitéchrétienne de Charlemagne Un bilan négatif pour les chrétiensd’Orient Charlemagne et l’Empirebyzantin La « Renaissancecarolingienne » Charlemagne l’inventeur de l’école? Les apports étrangers à la Renaissancecarolingienne Les disciplines de la connaissance : trivium et quadrivium L’élaboration des livresmanuscrits L’unification du chant religieux : lechant grégorien La question du cultedesimages La fin de l’Empire deCharlemagne La divisioregnorum Le règne de Louis lePieux L’effondrement Le traité de Verdun : la fin de l’Empirede Charlemagne L’héritage deCharlemagne Charlemagne, père de la France? L’Empire carolingien, limon du royaume deFrance La viede Charlemagne selonÉginhard Charlemagne était-il allemand ou français? « L’origine carolingienne » des rois deFrance La propagande carolingienne de PhilippeAuguste Saint-Louis, Saint-Denis etCharlemagne Charlemagne, un roi germaniquecanonisé Charlemagne, bienheureuxchrétien Une destinéemouvementée Charlemagne etNapoléon Bibliographie

Charlemagne (~ 742 – 814), dulatin Carolus Magnus,aliasCharles Ier dit le Grand.Par convention, cet article parlera le plussouvent de Charlemagne.Dès Pépin de Herstal, maire dupalais de

La jeunesse deCharlemagne

Qui était vraiment Charlemagne ? (1)

Charlemagne estné Charles en 742 (voire 747 ou 748), dans l’Oise ou dans l’Aisne,fils aîné de Pépin III, dit Pépin le Bref, et de Berthe, fille deCharibert, comte de Laon. L’historien Robert Folz supposeque son instruction, à l’image de celle de tous les laïcs, futnégligée. Mais on ne peut exclure que son père l’ait formé augouvernement des hommes.

La donation de Pépin

Qui était vraiment Charlemagne ? (2)

Le 28 juillet 754, le papeÉtienne II vint sacrer Pépin à Saint-Denis. Charles, ainsique Carloman, reçurent aussi l’onction du souverain pontife. Par cesacre, Étienne II reconnut l’avènement des Carolingiens et larelégation de Childéric III, dernier des Mérovingiens, dans uncouvent. Cet échange de bonsprocédés permet au pape de se placer sous la protection desCarolingiens. La papautéproduisit alors un document apocryphe, la donation de Pépin, selon lequelce dernier se serait engagé à créer les États pontificaux. Ce n’estpas la seule tentative de la papauté d’affirmer son autonomie parrapport au pouvoir temporel, comme en témoigne la fameuse donation de Constantin.

Le partage du royaumeentre Charlemagne et Carloman

Qui était vraiment Charlemagne ? (3)

LesMérovingiens, suivant la coutume desFrancs,partageaient leurs royaumes entre leursfils. À sa mort en septembre 768, Pépin ne dérogea pas à la règle. Le 9 octobre, les deux frèresfurent couronnés à Noyon.

  • Charles reçutl’Austrasie avec ses dépendances germaniques (Frise occidentale,Hesse, Franconie, Thuringe), la majeure partie de la Neustrie etl’Aquitaine ;
  • Carloman reçut,quant à lui, la Provence, la Bourgogne, la partie sud de laNeustrie, la Septimanie et la Souabe.

Leurs résidencesétaient proches l’une de l’autre : Charles résidait à Noyon,Carloman à Soissons.

La mésentente de Charlemagne etCarloman

Les deux frèresétaient placés dans une situation qui favorisa leur rivalité. Lesefforts de Berthe, leur mère, échouèrent à les réconcilier. Aprèsle mariage de Charles avec une fille de Didier, le roi desLombards, Carloman se trouva isolé. En 769, Charlemagne acheva la conquête del’Aquitaine, sans l’aide de son frère pourtantsollicité.

La mort de Carloman

Coup du sort :Carloman mourut jeune, en 771. Il n’y eut pas de guerrefratricide. Charles répudia sa femme ets’imposa sur les terres de son frère défunt, se plaçant à la têtede la Francie.

Charlemagne : grandconquérant

Legrand conflit entre les Saxons et les Francs commença en772. Ces derniers, païens, posaient unproblème de sécurité pour les marches du royaume des Francs parleurs attaques et leurs pillages. Charlemagne entama une campagnede représailles.

Charlemagne, roi desLombards

Mais, en 773,une nouvelle menace, Charlemagne dut parer une menace. Le papeHadrien (r. 772-795) l’appela à l’aide face à la menace représentéepar le roi des Lombards, Didier. Pour le roi des Francs, cetteintervention fut l’occasion d’imposer son règne en Italie du Nord,mais aussi d’écarter définitivement la menace représentée par laprésence des fils de Carloman à la cour lombarde. Après avoir franchiles Alpes, Charlemagne s’empara de Pavie après un long siège,soumit son adversaire et se proclama, en 774, roi desLombards. Les Francs intervinrent à trois autres reprises,en 776, en 780 et en 786, pour y consolider leurdomination.

La guerre de Charlemagne contre lesSaxons

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La guerre futlongue, en raison de la résistance de certains chefs saxons, comme Widukind. Néanmoins, la Diète dePaderborn, en 777, posa les premiers fondements del’Église de Saxe. Ce conflit est émaillé de massacres, comme celuide Verden en 782, qui coûte lavie à plusieurs milliers de Saxons. Widukind dépose les armes qu’en785, avant de se convertir au christianisme à Attigny.

En 793, les Saxons se révoltèrent,entraînant une longue instabilité dans certaines régions. Pour supprimer tout risque desoulèvement, les Francs entamèrent une politique de déportation dans leur Empire.

Le conflit contre lesMaures

Au VIIIesiècle, la péninsule ibérique était presque entièrement sousdomination musulmane. La différence religieuse n’empêchapas les échanges diplomatiques : en 778, certains chefs arabesfirent appel à Charlemagne contre l’émir de Cordoue. Charlemagneentreprit, dans les années 770, la conquête de la péninsule, animépeut-être par la volonté d’y réinstaller le christianisme. Sesarmées prirent Pampelune et Saragosse, mais ne poursuivit pas plusloin la conquête. Les attaques des montagnardsvascons au moment de la traversée des Pyrénées fournirent la tramede la Chanson deRoland. Cette chansonde geste de XIIe siècle raconte la mort de Roland, comte de lamarche de Bretagne, en défendant l’arrière-garde de l’armée deCharlemagne.

Charlemagne tirapeut-être les leçons de son échec espagnol. La péninsuleibérique était trop éloignée des bases de son pouvoir militaire,d’autant qu’il y manquait d’alliés. L’Est, la Saxe, parut peut-êtreêtre un terrain plus favorable à la « dilatation » duroyaume.

Frise, BavièreetBénévent

La Friseorientale est annexée à l’État franc. La Bavière de Tassilon après la prise d ‘Augsbourg en 787, et larépression des soulèvements.

Cette périodeest marquée par des efforts de réorganisation du royaume. En 781,l’Italie lombarde et l’Aquitaine, deux provinces auxparticularismes marqués, devinrent des royaumes subordonnés. Sesdeux fils, Pépin et Louis, furent placés à leurs têtes.

La suprémetatiefrancque faut aussi imposée au duc de Bénévent,Arigis.

Succès de Charlemagne contre lesAvars

Entre 791 et 796, trois campagnesvictorieuses contre les Avars, établis en Hongrie actuelle,permirent à Charlemagne d’annexer de nouveaux territoires, entrel’Enns et le Wienerwald. Le chef des Avars, Toudam, reçut lebaptême à Aix-la-Chapelle. Les principautés avars, au-delà de cetterégion, devinrent vassales des Francs.

Dernières entreprises notables,une escadre fut envoyée aux Baléares en 798 et Barcelone futoccupée en 801.

L’empire deCharlemagne

Qui était vraiment Charlemagne ? (5)

Aux environs de800, la période de conquête de Charlemagne est terminée. L’Empirecarolingien est fait. Ilrecouvrait la majeure partie de l’Europe chrétienne, de la mer duNord à l’Adriatique, de l’Elbre à l’Èbre.

Le sacre impérial deCharlemagne

Qui était vraiment Charlemagne ? (6)

Les conquêtes permirent à Charlemagne de prétendre à une dignité supérieure à cellede roi des Francs. Renonçant à l’itinérance de sesprédécesseurs, il se choisit une capitale où il fit bâtir sarésidence, le palais et la chapelled’Aix-la-Chapelle, qui devaient être des répliques de ceuxde Constantinople, où règne l’Empereur romain d’Orient. Son trônereproduit celui de Salomon, le plan octogonal de la chapellepalatine préfigure celui de la Jérusalem nouvelle.

25 décembre 800 :couronnementimpérial de Charlemagne

Charlemagne profita des conflitsqui opposaient le pape Léon (r. 795 – 816), placé sous saprotection, et l’aristocratie romaine, pour intervenir directementsur les territoires du pape. L’Empire byzantin, englué dans desconflits internes, ne pouvait intervenir. La querelle desiconoclastes et le scandale lié à l’avènement d’une femme à la têtede l’État (Irène) détournaient son attention de Rome.

Tel Pépin le Bref son père, Charlemagne se pose en protecteur de l’Église. Le 23 décembre 800, à Rome, une assemblée émit levœu que Charlemagne prît le titre d’empereur. Le 25, jour de Noël,Léon III lui apposa la couronne. Après la cérémonie, le pape effectua le rituel de laproskynèse devant le nouvel empereur, ce qui signifiequ’il se prosterna devant lui. Cependant, le pape, qui entendaitplacer le pouvoir spirituel en amont du pouvoir temporel, couronnaCharlemagne avant que l’assemblée ne l’acclame. La présence de deux ambassadeurs du patriarche deJérusalem, l’un du mont des Oliviers, de rite latin, l’autre dumonastère de Mar Saba, de rite grec, donna une portéeuniverselle à l’événement. Toute la Chrétienté étaitvirtuellement présente lorsque Charlemagne devint empereur.

La donation deConstantin

La papauté, si elle consentit àl’élévation de Charlemagne à la dignité d’empereur, n’entendait paspour autant se subordonner à lui. Pour assurer son indépendance,elle élabora ce qui devint l’un des plus fameux faux de l’histoire: la donation de Constantin,CostitutumConstantini. Ce faux raconte le retrait del’empereur Constantin de Romepar respect pour le pape. Constantin aurait donné au pape lesprovinces occidentales et aurait fait de lui un individusemblable à l’empereur en lui attribuant certainsinsignes, des vêtements d’apparat, un diadème, le phrygium, hautbonnet blanc pointu devenant la tiare, le manteau de pourpre, leglobe et l’aigle.

Par ce faux, la papautévoulut inciter les dirigeants à imiter la conduite sur celle deConstantin. Au Latran, palais des papes d’alors, unemosaïque représentait Constantin investi par le Christ et le roides Francs investi par Saint Pierre, le premier pape. La dominationpolitique trouvait donc sa source dans l’Église selon lapapauté.

Charlemagne insatisfait de sonsacre

Selon Éginhard, biographe del’empereur, le rôle joué par Léon III dans le sacre, ainsi quel’évocation des Romains à la place des Francs auraient mécontenté Charlemagne. Mis devant le fait accompli par le pape,Charlemagne ajusta sa position. Il changea notamment la titulatureimpériale. Il était « Auguste, empereur grand et pacifique» tout en précisant avoir été couronné «par Dieu» etgouvernait car «roi des Francs et des Lombards». Aucunemention de l’intercession du pape n’était faite.

En outre, Charlemagne abandonnamême les références à Rome, peut-être pour apaiser les relationsavec Byzance lors de la paix qu’il conclut avec elle. L’Empirebyzantin était en réalité l’Empire romain d’Orient. Les Byzantinsse nomment eux-mêmes Romains.

En 813, Charlemagne apposalui-même le diadème sur la tête de son fils Louis, sans leconcours d’un ecclésiastique.

Le gouvernement deCharlemagne sur son Empire

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Légitimer ladynastie carolingienne: vassalité et christianisme

Le premier souci de Charlemagnefut de renforcer sa légitimité à gouverner les Francs. En effet,son père, Pépin le Bref, avait franchi le Rubicon en écartant nommément la familleMérovingienne du pouvoir. Lesducs et potentats locaux avaient cherché à profiter de la mort dePépin pour récupérer leur autonomie. À l’avènement de Charlemagne,la position de la famille carolingienne à la tête des Francsn’était pas totalement légitimée. Associer les élites locales aupouvoir était donc inévitable.Deux outils furent employés à cette fin : la vassalité, qui bénéficiait des conquêtes, et l’association avec l’Église.

La guerre permit en effet denouvelles conquêtes. Ceux qui y participent pouvaient espérerrécupérer leur part du butin. Les meilleurs guerriers se firent unnom, acquirent des terres ou purent obtenir une chargeintéressante. Guerres etredistributions permirent d’assurer la fidélité des troupes.Charlemagne mobilisait l’ost à presque chaque printemps de sonrègne.

L’Empereur àAix-la-Chapelle

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Résidant dans le palaisd’Aix-la-Chapelle, Charlemagne renonça à l’itinérance deses prédécesseurs. Sa présence concrète ne manifestaitplus le pouvoir sur les terres placées sous son autorité. Telsempereurs romains, il se fait représenter par des comtes quiformaient un réseau administratif de près de 700circonscriptions.

Les plus puissants des laïcsformaient autour de Charlemagne les « champs demai », des assemblées qui devaient préparer les opérationsmilitaires, mais aussi délibérer des affaires les plus importantespour l’Empire.

L’Empire de Charlemagne, un Empirechrétien

Si la puissance militaire restaitle principal outil de légitimation du pouvoir carolingien, elle semettait en branle pour remplir un objectif supérieur : l’établissem*nt du royaume du Christ surTerre. L’Empire deCharlemagne s’inscrivait dans la continuité de celui de Constantin,le premier empereur chrétien, et de celui de Théodose. La mission religieuse del’empereur était semblable à celle du Christ. Sesconquêtes, et l’évangélisation qui suivit, ouvrirent la perspectivedu salut à de nouveaux peuples. L’unification religieuse devintd’ailleurs pour les clercs la seule unité qui vaille : Charlemagnesoumet et christianise, pour étendre le règne d’une Église unie.L’Empire était conçu par l’Église comme son bras armé.

La réforme de lajustice

Charlemagne était le grandordonnateur d’un Empire qui prépare son peuple au salut. La justiceétait donc un attribut fondamental du souverain dans la perspectived’organiser une société chrétienne, reflet d’un ordre et d’unejustice supérieurs. Vers 780, Charlemagne promulgua unegrande réforme de la justice. Elle réduisit le nombre detenues de cours judiciaires à trois par an. Les hommes libres, quidevaient assister à ces assises que le comte présidait dans sacirconscription, virent la portée de leurs chargesréduite.

Cette réforme donna aussinaissance à un corps de juges spécialisés, leséchevins. Ces derniers avaient pour rôle de proposer lasentence, son application étant la prérogative des comtes. La miseen application réelle de cette réforme sembla être une tâchedifficile pour Charlemagne. En témoignent les multiples rappels àl’ordre adressés aux échevins dans les capitulaires

Charlemagne réhabilita uneprocédure de droit romain disparue à l’époque mérovingienne : la procédure inquisitoire. Un juge pouvait sesaisir lui-même d’un délit, enquêter, instruire et, le cas échéant,punir. Le juge caroligien était lui aussi l’agent de la volontédivine de justice. Sous les Mérovingiens, seule la procédureaccusatoire existait. Dans ce dernier système, pour quecondamnation il y ait, il faut accusation. C’est une simple justicede compensation, plus empirique. Certains crimes pouvaient resterimpunis.

L’Église, ciment de l’Empire deCharlemagne

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Véritable Christ en mission, Charlemagne s’appuyait sur l’Église pour soutenir lastructure de son État. Les évêques et les abbés prirentune part active à l’administration. Les terres appartenant auxéglises étaient sour leur administration. Évêques et comtes sesurveillaient dans les cités. Charlemagne organisa, en outre,l’évangélisation des régions conquises.

Une politique deconstruction de lieux de culte fut menée, à la gloire dupouvoir de leur ordonnateur. La basilique de Saint-Denis futagrandie. L’oratoire de Germingny-des-Prés est un des rarestémoignages existant aujourd’hui de l’effort de construction decette époque. Les laudes royales, plaçaientCharlemagne au premier rang des mortels : le Christ, Marie, lesarchanges et toute l’armée divine étaient appelés en soutien à sonentreprise divine.

Au reste, à partir de Charlemagne,la titulature royale s’enrichit de la mention gratia Deirex(roi par la grâce de Dieu).

Charlemagne, unlégislateur

Charlemagne régnait sur unemultiplicité de peuples dont les mœurs et les coutumes divergeaint.Cette diversité s’accrut avec les nouvelles conquêtes. Pour affirmer sa suprématie,Charlemagne fit mettre à l’écrit les règles juridiques dechaque peuple. Il en devient donc le garant. Ainsi, leslois coutumières des Chamaves, des Frisons, des Thuringiens et desSaxons furent mises en forme à l’écrit. La loi salique fut elleaussi réécrite.

Par les capitulaires, Charlemagne légiférait pour toutl’Empire. Elles étaient employées pour les normes les plusimportantes. Les capitulaires étaient des textes composés dechapitres différents, d’où leur nom. Elles abordaient des questionsjuridiques, de morale, elles évoquaient les décisions du pouvoircentral et ses règlements. Parla célèbre capitulaireDe villis (des grandsdomaines), Charlemagne exposait en 70 chapitres unprogramme de développement de la gestion de la production agricoledes domaines royaux. Ce fut peut-être une réaction à la grandefamine de l’hiver 792-793.

On compila aussi le droitromain, droit de référence pour un État qui cherchait às’inscrire dans la continuité de l’Empire romain.

Le complot de Pépin lebossu

Pépin le Bossu, fils deCharlemagne, servit de dirigeant de circonstance à un soulèvementcontre Charlemagne à l’hiver 792-793. En conséquence, Pépin futclaustré comme moine. L’échecde cet épisode témoigne probablement de la légitimité acquise parla nouvelle dynastie.

L’Empire carolingien, un État faible?

La thèse de l’historien belge François Louis Ganshorf (1895 – 1980), selonlaquelle Charlemagne n’avait pas les moyens de construire un Étatcentralisé et efficace, a longtemps fait autorité. La vassalité, un des principauxoutils de pouvoir de Charlemagne, aurait favorisé le morcèlement del’autorité au profit de potentats locaux. Ces derniers auraient étédes freins à la constitution par Charlemagne d’État impérialeffectif. En outre, il aurait manqué à Charlemagne desfonctionnaires bien formés et lettrés. Des historiens, comme Bruno Dumézil, remettentaujourd’hui en cause cette vision : l’administration romaine auraitsurvécu sous différentes formes jusqu’au IXe siècle. Au-delà de ces débats, il sembleavéré que les capitulaires de Charlemagne n’étaient, le plussouvent, pas suivies de réalisations concrètes.

Les missi dominici

Que tout le peuple sache quelesmissi ont été établis pour que quiconque n’aurapu, par la négligence ou l’incurie du comte, se faire rendrejustice, qu’il puisse d’emblée leur déférer son affaire et obtenird’eux justice.

Ainsi Louis le Pieux, héritier deCharlemagne, définit-il le rôle des missi dominici.

Charlemagne créa l’institution desmissi dominici, ses représentants directs chargés de fairerespecter sa volonté. Ce sont des comtes ou des évêquesenvoyés par Charlemagne pour une mission spécifique. Leursattributions variaient selon le contexte. Bien que représentants directs de l’autorité deCharlemagne, ces hommes étaient choisis parmi les hommesles plus puissants de la région d’administration. Lepouvoir ne pouvait donc se passer de la collaboration del’aristocratie locale.

Les voiesde communication dansl’Empire de Charlemagne

Les voies de communication firentl’objet de toute l’attention du pouvoir carolingien, caressentielles pour contrôler cet immense empire. Les anciennes voies romaines étaient ainsientretenues, ainsi que les ponts, canaux et relais hérités del’époque impériale. À l’est duRhin, là où l’Empire romain n’avait pénétré que peu profondément,un travail de création de routes est entrepris. En Saxe,un dispositiforiginal est inventé : les hommes libres (les notables)devaient ravitailler les messagers. En échange, ils pouvaientexploiter des terres fiscales. Cet échange de bons procédés alaissé sa trace dans la langue : le latin paraveredus,cheval de poste, est devenu Pferd en allemand, et palefroi enfrançais.

La défense de l’empire carolingien : lesmarches

Pour défendre ses frontièresterrestres, Charlemagne créa le système des marches. Ces fiefsétaient des territoires frontaliers à vocation défensive. Ilsfurent placés sous l’autorité d’un comte de lamarche (marchio, Markgraf ou marquis). Le rôle du marquisétait essentiel : administrer des populations encore malsoumises. Ainsi, les marchescorrespondent aux pays nouvellement conquis. Lamarche saxonne englobait la Nordalbingie pour faire face auxDanois. Une autre marche faisait face aux Avars, de l’est de laBavière au Wienerwald.

Des marches pouvaient sesuperposer à des comtats ordinaires, quand la proximité depopulations susceptibles de se soulever l’imposait. Le marquiss’occupait donc de la défense du territoire. La marche de Bretagne,par exemple, entre Rennes, Nantes et Angers, avoir pour rôle decontenir les Bretons d’Armorique, susceptibles de soulèvement.Selon la même idée, une marche de Toulouse a été créée.

L’État franc est cependantvulnérable sur ses façades maritimes. Charlemagne prescrivit defortifier les littoraux de la mer du Nord et de la Manche contreles raids danois, premières alertes du futur péril normand («viking »).

La lettre et lediplôme

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Charlemagne communiquait parlettre et diplôme. L’autorité des diplômes était renforcée par laprésence du sceau et du monogramme. Les lettres, rapides à produireet à copier, étaient lues à haute voix pour diffuser virtuellementla parole de l’empereur dans tout l’Empire.

La monnaie

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Les monnaies, pour frapper lesesprits, étaient conçues simplement : pas d’iconographie complexe,uniquement le nom de Charlemagne ou son initiale, puis lesinitiales de son titre, roi des Francs (Rex Francorum).Ces pièces, produites en millions d’exemplaires, diffusaient toutesun message simple : Charles est le roi des Francs.

Les écrits

Des chroniques du règne deCharlemagne ont été produites dans la même idée. Comme l’a montrél’historien autrichien Helmut Reimitz, les Annales duroyaume des Francs réaffirment en permanence laroyauté de Charles. Ces textes étaient lus à haute voix dans lesmonastères, mais aussi dans les lieux de rassemblement des lesélites locales.

Le moine Paul Diacre, dans les Gestes des évêques de Metz, donna uneillustre ascendance aux Carolingiens, les Troyens, bannissant desmémoires les Mérovingiens.

5. Charlemagne et lesaffaires extérieures

Les conquêtes de Charlemagnefirent de l’empereur un acteur majeur et prestigieux de son temps.Ses relations avec les souverains anglais, comme Offa de Mercie, sont attestées. Autre exempledu prestige de son règne : en 798, AlphonseII de Galice vint àl’Empereur et lui proposa de lutter contrel’islam.

Charlemagne et le califat abbasside deHaroun ar-Rachid

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C’est une des dimensions les plusimpressionnantes de l’histoire de la diplomatie carolingienne : lesbonnes relations qui s’instaurèrent entre l’Empire carolingien et le califatabbasside de Haroun ar-Rachid. Pourtant, elles n’avaient riende naturel : le projet impérial est profondémentchrétien.Charlemagne et Haroun ar-Rachid avaient en effetunennemi commun : l’émiratomeyyade de Cordoue. Pour Charlemagne, c’est une puissance quilimite sa politique d’expansion . Pour Haroun ar-Rachid, c’est unedangereuse survivance de l’ancienne dynastie Omeyyade, renverséepar les Abbassides auxquels il appartient.

Abbul Abbas, l’éléphant deCharlemagne

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Ainsi, en 797, uneambassade carolingienne composée de Lantfried, Sigismondet le Juif Isaac part pour Bagdad afin de demander un éléphant pourla ménagerie de Charlemagne.Cette ambassade revint en 801, avec le Juif Isaacseul et, surtout, avec l’éléphant de Charlemagne : Abul Abbas. Celui-ci le suivra jusqu’à la mort. L’ambassadeurrapporta aussi une horloge à roue et, surtout, les clés duSaint-Sépulcre.

L’activisme du patriarche deJérusalem

Il faut cependant relativiser laportée de ces relations. Elles s’expliquent surtout par l’activismedu patriarchede Jérusalem, Georgios, alorssoumis à Haroun ar-Rachid.Georgios, isolé, cherchait de nouvellesressources financières. Sous pouvoir musulman depuis 638, sonpatriarcat était loin de la protection de Byzance. Bien queprotégés par le statut de la dhimma en échange du paiementd’un impôt, nombre de chrétiens étaient spoliés et les conversionsse multipliaient.

Peut-être en accord avec Harounar-Rachid, il envoya, avant même le retour de l’ambassadecarolingienne, un moine en ambassade auprès de Charlemagne pour luilivrer les reliques du Saint-Sépulcre. En échange, Charlemagneenvoya des présents pour les lieux saints.

Le renforcement de la légitimitéchrétienne de Charlemagne

Georgios obtint donc unfinancement carolingien. Charlemagne, lui, mis à profit leprestige que lui apportait son lien avec le Saint-Siège deJérusalem pour renforcer son image d’Empereur chrétien. Ilfonda un monastère et un hôpital pour les Pèlerins enPalestine.Surtout,Charlemagne put se poser en véritable concurrent del’Empire de Constantinople. Lorsque Charlemagne fut sacré empereur en 800,deux ambassadeurs venus du patriarcat de Jérusalem étaient alorsprésents. Ces deux ambassadeurs étaient deux moines, l’un du montdes Oliviers, de rite latin, l’autre du monastère de Saint-Sabas,de rite grec. La présence de ces deux moines donna uneportée universelle au sacre impérial de Charlemagne.Toutes les églises furent ainsi les témoins virtuels de cetavènement.

Un bilan négatif pour les chrétiensd’Orient

Ces relations renforcèrent lalégitimité de Charlemagne. Elles furent assez importantes pour qu’Éginhardparle en ces termes de l’ambassade de 802 – 806 :

Non content d’acquiescer à toutesles demandes qu’ils [les envoyés de Charlemagne] lui présentaient,il [ar-Rachid] consentit à placer sous le pouvoir de Charles lelieu sacré et salutaire et fit accompagner les envoyés francs surle chemin du retour par une ambassade chargée pour leur souverainde présents considérables – tissus, aromates et autres richessesdes pays d’Orient.

Une deuxième ambassade futenvoyée en 807. Mais nulle source arabe n’en atteste. Ducôté abbasside,ces échanges diplomatiques ne semblèrent pas revêtir la mêmeimportance que pour Charlemagne. La situation des chrétiensd’Orient ne s’améliora pas de manière durable. À la mort d’Harounar-Rachid, de nouveaux troubles éclatèrent à Jérusalem.

Charlemagne et l’Empirebyzantin

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Avec l’Empire byzantin, lesrapports furent plus complexes. En 781, il fut question d’unmariage entre Rothrude, une des filles de Charlemagne, etl’empereur Constantin VI. Les ambitions de Charlemagne en surl’Italie du sud dégradèrent les relations. Pour Byzance, cetterégion était de son ressort exclusif. En conséquence, Irène,l’impératrice-régente, n’invita pas l’Église franque au IIeconcile œcuménique de Nicée en 787.

Charlemagne s’immisça au restedans la querelle des images qui secouait Byzance. Les Libri Carolinicondamnèrent lapolitique religieuse des Byzantins et voulurent répondre « ausynode qui s’est tenu dans les régions de la Grèce et dont le butest d’adorer stupidement les images ». LesLibriCarolinipoursuivirent sur un autre terrain l’offensivecontre l’Empire byzantin. C’était en effet l’occasion pour l’empirede Charlemagne de s’affirmer comme le seul Empire à même de menerle peuple élu, c’est-à-dire le peuple chrétien, où qu’il habite,vers son salut. Ainsi, ils tentèrent de déligitimer le concileNicée en arguant que l’impératrice Irène était une femme. Or unefemme ne pourrait prendre des décisions pour l’ensemble du mondechrétien.

Finalement, en 797, lapaix est faite entre Irène et Charlemagne. Le chroniqueurThéophane rapporta même le projet d’union entre Irène etCharlemagne. Mais Irène fut renversée en 802.

La « Renaissancecarolingienne »

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Charlemagnedonna une impulsion énergique au développement des arts et deslettres. Cette impulsion fut assez remarquable pour que certainshistoriens aient inventé au XIXe siècle l’expression«Renaissance carolingienne» : ainsi, le règne desCarolingiens aurait été un temps de savoirs et de lumières,contrastant avec celui des Mérovingiens, plussombre.

Comme l’historien Michel Sot, onpeut parler de de politique de la culture. Ce fut en effet une politique, toute tournée versun objectif clair : celui d’organiser un Empire qui sedevait de mener le peuple vers le salut. Il fallait donnerune consistance à l’Empire chrétien et donner des armes au clergé,le premier des «services publics». Sa mission étaitfondamentale : encadrer le peuple chrétien, l’instruire et prier àson intention.

Charlemagne l’inventeur de l’école?

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La capitulaire d’Aix-la-Chapellede 789, l’Admonition générale, pose les bases decette Renaissance. Au chapitre 72, Charlemagne exigea des clercs etdes moines qu’ils se distinguent par leur conduite et leurspropos. Des écoles devaient enoutre instruire les garçons dans tous les monastères et les évêchés(de là la légende de « Charlemagne inventeur de l’école »). Mais ilne faut pas s’y tromper, les écoles devaient former un personnelreligieux de qualité pour améliorer l’administration del’Empire.

Les apports étrangers à la Renaissancecarolingienne

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Cette politique culturelle senourrit d’apports étrangers. Paul Diacre arriva de Lombardieen 780. Ce moine bénédictin a été formé à la cour des comtes deFrioul et des rois lombards dans les canons de la culture antique :grammaire, droit et langue grecque. Il fut l’auteur d’une Histoire des Lombards. À la demande de Charlemagne, ilrédigea une grammaire et un recueil d’homélies des pères del’Église.

De tous les savants entourantCharlemagne, Alcuin est sûrement le plus célèbre.Originaire de York, c’est, pour Éginhard, » l’homme le plussavant qui fut alors». On lui connaît en effet 70 ouvrages etplus de 360 lettres. Après sa rencontre avec Charlemagne, il devintle directeur de son académie, installée dans le palaisd’Aix-le-Chapelle : l’école palatine.

D’autres savants vinrent du mondewisigothique, c’est-à-dire l’actuelle péninsule ibérique. Isidore de Séville, avant l’avènement desCarolingiens, avait produit au début du VIIe siècle une grandeencyclopédie résumant les savoirs antiques, les Étymologies.Théodulf,un Wisigoth, devint évêque d’Orléans en 798 et abbé du monastère deFleury. Son œuvre poétique, théologique et comme correcteur de laBible est de première importance.

Les disciplines de la connaissance : trivium et quadrivium

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Un savant doit s’atteler à l’étude:

  • du trivium : lagrammaire, la rhétorique et la dialectique ;
  • du quadrivium :l ‘arithmétique, la géométrie, l’astronomie et lamusique.

Ce sont autantdeconnaissances à acquérir pour les appliquer à larecherche de la connaissance par excellence : celle deDieu.

  • La grammaire est la plusimportante des disciplines. C’est la science du langage,celle de la langue latine. Les savants carolingiens restaurent unelangue latine classique, codifée par les grammairiens du IVe sièclecomme Donat. Cette langue devint la langue savante du Moyen Âge etde l’époque moderne.
  • Lalittérature permet d’étudier des auteurs qui ontbien manié la langue. Même les païens sont étudiés : Cicéron pourla prose, Virgile pour la poésie.
  • La perspective du salut chrétienreste cependant l’horizon de toute étude. Lapatristique est une référence privilégiée des savantscarolingiens. Jérôme, Ambroise ou Augustin, ainsi que Eusèbe deCésarée ou Orose, auteur d’une Histoire contre lespaïens,sont des auteurs de référence.
  • Les méthodes de grammairedoiventconduire à l’exégèse. À cette époque,les traductions latine de la Bible en circulation ne sont pasunifiées. Charlemagne demande à Alcuin et Theodulf de les corrigerpour arriver à un texte unique. Alcuin privilégia les traductionsde Jérôme du IVe siècle. Cette bible devient la bible adoptée parl’université de Paris au XIIIe siècle, puis le premier livreimprimé au XVe que l’on connaît aujourd’hui sous le nom de Vulgate.

L’élaboration des livresmanuscrits

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Tout ce programme a nécessité l’élaboration de livres. On en a conservé unnombre considérable. 1800 manuscrits pour les sept premiers sièclesde notre ère, et 7000 pour la seule période carolingienne, entre750 et 900. On estime que 50 000 ouvrages pouvaient être encirculation. Ces livres étaient réunis dans de grandesbibliothèques. Ainsi, 250 manuscrits étaient conservés, en831, dans la grande abbaye de Saint-Riquier, l’une des plusimportantes.

Ces manuscrits étaient souvent descopies d’autres manuscrits. Le risque d’accumulation d’erreursétait grand. Dans l’Admonition générale de 789, Charlemagne demanda à ce que les manuscrits ne soientrecopiés que par des scribes expérimentés. La présence d’erreursétait grave, surtout pour la Bible, car elles pouvaientcompromettre le salut : les prières erronées risquaient d’êtreincompréhensibles pour Dieu.

L’emploi du parchemin s’est généralisé. Fabriqué à partir depeau de mouton ou de peau de veau, le vélin, il est plus résistantet lisse que le papyrus. Mais c’était un matériau onéreux. Pourréaliser une grande Bible, il fallait environ 300 moutons. Leparchemin était aussi un bon support pour lapeinture. Cette discipline connu un véritable essor àcette époque : lettres ornées, peintures représentant desévangélistes ou monarques, etc. Les reliures, encuir ou en métaux précieux, étaient très travaillés et ornées depierreries et de plaques d’ivoire sculptées.

En parallèle, une nouvelleécriture apparaît progressivement : la minusculecaroline. Elle fut à l’origine de nos caractèresd’imprimerie : les imprimeurs humanistes au XVe siècle laréutilisèrent.

L’unification du chant religieux : lechant grégorien

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Le chant grégorien est le chantliturgique de l’Église catholique. Il se caractérise par une grandeégalité de ton. Charlemagnedéclara en 789 :

Pour l’ensemble du clergé :qu’il apprenne à la perfection le chant de Rome et qu’il célèbrel’office conformément […] à ce qu’avait ordonné de fairenotre père, le roi Pépin, d’heureuse mémoire, quand il supprima lechant gallican.

Toutefois, ce chant venu de Romefut mélangé à des chants gallicans (celui des chrétiens de Gaule),si bien que l’on parle de chantromano-gallican. Ceschants romains furent nommés en l’honneur de Grégoire Ier le Grand,pape de 590 à 604, en souvenir de son œuvre de réformateur. Du fait de la multiplication deschants, on développa les neumes, des signes denotation musicale qui palier les problèmes demémorisation.

La question du cultedesimages

Les Chrétiens de l’Occidentintervinrent sous Charlemagne dans la querelle des images quiagitait l’Empire d’orient. Se fondant sur les écrits des pères del’Église, notamment une lettre de Grégoire à l’évêque Serenus deMarseille ils définirent une voie moyenne : pasd’interdiction des images comme chez les musulmans et les juifs,pas d’adoration non plus comme chez lesByzantins.

La fin de l’Empire deCharlemagne

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La divisioregnorum

La vision franque du pouvoir fairedu souverain le propriétaire de l’État. Le royaume devenu Empiredevait donc être partagé entre les héritiers de l’Empereur. La divisio regnorum de 806 répartit l’Empire entre les troisfils de Charlemagne, Pépin, Louis et Charles. Les trois frèress’engagèrent à rester associés, pour ne pas disloquer l’Empire.Charles et Pépin moururent cependant prématurément, ce qui donna unsursis à l’Empire, qui revenait intégralement à Louis.

Le règne de Louis lePieux

Louis le Pieux (r. 814 – 840) estassocié au trône dès 813. À son accession au pouvoir en 814, il estformé à l’exercice du pouvoir. Il en outre un tempérament trèsreligieux. Ordonnateur d’un empire chrétien dont il doit mener lepeuple au salut, il sentait probablement la nécessité de protégercet ensemble du morcellement. Entémoigne,l’ordinatio imperii de817, qui proclama empereur Lothaire, le fils aîné de Louis. À Pépinet Louis le jeune, les deux frères de Lothaire, échurentrespectivement les titres de roi d’Aquitaine et roi de Bavière.L’Italie revint en lot à Bernard, neveu de Louis le Pieux. Lesroyaumes n’avaient de royaume que le nom : ils étaient plutôt descomtats autonomes intégrés au sein de l’Empire, sur des marches oùles populations étaient susceptibles de se rebeller.

L’effondrement

Cet ensemble s’effondrarapidement. En 823, Judith, la seconde épouse de Louis le Pieux,mit au monde un quatrième fils. Lothaire refusa un éventuelréaménagement de l’héritage pour prendre en compte ce nouvelarrivé. Il rassembla autour de lui une coalition hétérocl*te,composée des seigneurs désireux de retrouver leur autonomie et departisans de l’unité de l’Empire, en majorité des clercs. Pépin etLouis le jeune rejoignirent Lothaire. Louis le Pieux est cependantabandonné par ses soutiens en 833 au à l’occasion de l’épisode du « champ du Mensonge », devant l’armée de Lothaire.Il abdiqua. Mais les fils se divisèrent, si bien que Pépin et Louisrétablirent leur père dans ses droits.

Après la mort de Pépin en 839 etde Louis le Pieux en 840, Louis le jeune, devenu Louis leGermanique, et Charles, s’allièrent contre Lothaire pour le battreà la bataille de Fontenay-en-Puisaye en 841. Ils jurèrent en 842, à Strasbourg, de s’aider mutuellement. Lacérémonie de serment dut être récitée en langue romane par Louis eten thiois (ancien allemand) par Charles car elle était publique etdevait être comprise par l’assemblée. Le serment deStrasbourg fut le premier document écrit connu de langueromane.

Le traité de Verdun : la fin de l’Empirede Charlemagne

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En août 843, le traité deVerdun entérina la division de l’Empire carolingien. Charles obtint les terres de l’Ouest, Louis obtint les terres àl’est du Rhin sauf la Frise, et Lothaire un territoire partant dela mer du nord jusqu’à l’Italie, comprenant Aix-la-Chapelle etRome. Lothaire conserva le titre prestigieux d’empereur, bien quele territoire sur lequel il régnait effectivement étaitlimité.

L’héritage deCharlemagne

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Charlemagne, père de la France?

Il paraît difficile de dater lanaissance de la France à l’avènement de Charlemagne. Les Allemands,les Belges, les Luxembourgeois, les Néerlandais, les Suisses voireles Italiens peuvent se revendiquer de sa filiation. Ainsi, Jacques le Goff, enintroduction à une Histoire de la France, ne date lanaissance politique de la France que des partages de l’Empirecarolingien à Verdun en 843, et à Meersen en 847 et 851. La Francia occidentalis, l’entité qui naquitde ces partages, fut « la première véritable incarnation de laFrance politique ».

L’Empire carolingien, limon du royaume deFrance

L’Empire carolingien léguanéanmoins à la future France des pratiques que reprendront laroyauté française en formation. Par exemple, comme les missidominici carolingiens, les baillis etsénéchaux avaient pour mission d’enquêter sur les pratiques localesdu pouvoir. Comme le relèvel’historien Jean-François Lemarignier, avec les Carolingiens, l’écrit fut mis au service des pratiques degouvernement. Une hiérarchie des textes s’institua avec àleur tête les capitulaires, et les textes furent conservés dans desbureaux des archives. Dans ledomaine de la justice, la réhabilitation de la procédureinquisitoireest à mettre au crédit desCarolingiens.

La viede Charlemagne selonÉginhard

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Éginhard, né autour de 770, a étééduqué au monastère de Fulda et a rejoint la cour de Charlemagne en791. C’est là qu’il s’est lié d’amitié avec l’empereur, aucours des dernières années de son règne, puis avec son successeur,Louis le Pieux. À la cour, l’activité politique d’Éginhard sembleavoir été circonscrite. Il supervisait surtout laréalisation d’objets de luxe et la construction de bâtiments. Decette activité, il a tiré son surnom de « Bélséléel », c’est-à-dire l’homme choisi par Dieupour concevoir le Tabernacle. En 830, il s’attela à songrand œuvre : La vie de Charlemagne. L’écriturede cette biographie avait pour but de légitimer le règnecarolingien en l’inscrivant dans la lignée prestigieusedes empereurs romains. Pour cela, il s’inspire d’un classique de lalittérature latine : La vie des douzeCésars de Suétone.

Le récit d’Éginhard fut une dessources principales de la « légende de Charlemagne ». Il fut ainsi à l’origine de lapopularisation du mythe des « Mérovingiens, roisfainéants, portés par un attelage tirés par des bœufs ».Ce mythe justifiait la prise de pouvoir carolingienne.

Le discours de légitimationd’Éginhard se sert aussi, et bien sûr, du sacre de Charlemagne parle pape Étienne II. Le sacre atteste de la volonté divine de voirles Carolingiens gouverner :

La famille des Mérovingiens, danslaquelle les Francs avaient l’habitude de choisir leurs rois, estréputée avoir régné jusqu’à Childéric, qui, sur l’ordre du pontifeÉtienne, fut déposé, eut les cheveux coupés et fut enfermé dans unmonastère. Mais, si elle semble n’avoir fini qu’avec lui, elleavait depuis longtemps perdu toute vigueur et ne se distinguaitplus que par ce vain titre de roi.

La fortune et la puissancepubliques étaient aux mains des chefs de sa maison, qu’on appelaitmaires du palais et à qui appartenait le pouvoir suprême. Le roin’avait pus, en dehors de son titre, que la satisfaction de siégersur son trône, avec sa longue chevelure et sa barbe pendante, d’yfaire figure de souverain…

Sauf ce titre royal, devenuinutile, et les précaires moyens d’existence que lui accordait à saguise le maire du palais, il ne possédait en propre qu’un uniquedomaine, de très faible rapport, avec une maison et quelquesserviteurs, en petit nombre, à sa disposition pour lui fournir lenécessaire. Quand il avait à se déplacer, il montait dans unevoiture attelée de boeufs, qu’un bouvier conduisait à la moderustique…

Éginhard passe ensuite en revuedans son récit les conquêtes et les hauts faits du règneCharlemagne.

Cette biographie, posthume, acherché à offrir un modèle de gouvernement auxdirigeants à l’époque où l’Empire carolingien implose. Charlemagneest présenté comme un modèle de « prince » : conquérant, prudent,missionnaire et protecteur de l’Église. Ainsi, Éginhard dépeint Charlemagne comme juste,bienveillant, vigoureux, amis des arts et du christianisme. Il estdécrit grand, souple et, détail : imberbe ! Leclerc raconte en outre queCharlemagne avait sous son oreiller des tablettes et un stylet pourbûcher l’écriture en cas d’insomnie. Rémi Brague, auteurcontemporain, a repris à son compte dans Europe, la voieromaine (1992) le mythe du Charlemagne « écolier »pour en faire un représentant typique de l’attitude des Européensface à la connaissance :

L’attitude fondamentale qui arendu possible l’histoire culturelle européenne est bien celle deCharlemagne. […] Le père de l’Europe était un illettré, mais ilapprenait à écrire. Celui qui, pour nos images d’Épinal, est lepère de l’école était en fait lui-même un écolier, et du genre deceux qui suivent les cours du soir. L’Europe est ainsi fait : commeson «père» [Charlemagne], c’est un continent illettréqui a appris à lire ailleurs, qui a appris à lire non le gaulois,le germain, etc., mais le latin et le grec.

Charlemagne était-il allemand ou français?

Il est souvent question de fairede Charlemagne une figure fondatrice de la constructioneuropéenne. En effet, ila la particularité d’être considéré et par les Allemands et par lesFrançais comme un de leurs grands rois. Mais, comme le montre cet entretien avec l’historien allemand Rolf Grosse, lavision qu’en ont Français et Allemand diverge quelquepeu.

« L’origine carolingienne » des rois deFrance

HuguesCapet a renversé les Carolingiens. Mais il aconservé le titre de Rex Francorum, pour marquer lafiliation avec la dynastie écartée. Une des grandes ambitions desCapétiens devint alors d’effacer les césures entre Mérovingiens,Carolingiens et Capétiens. Le passage de la dignité de rexfrancorum de Louis V, le dernier monarque carolingien, et HuguesCapet, posait un problème de taille de légitimation, etpouvait toujours servir de base à l’accusation d’usurpation.S’inscrire dans la continuité des Carolingiens, c’était aussis’attribuer un ancêtre prestigieux : Charlemagne. Cette référence devint d’autant plusessentielle pour les Capétiens que ceux-ci développèrent peu à peuun projet d’établissem*nt d’une monarchie universelle, à l’image del’Empire romain ou carolingien. La Chanson de Roland,datant de la fin du XIIe siècle, installa la figure de Charlemagnedans l’horizon de la littérature classiquefrançaise.Un clercfrançais, le pseudo-Turpin (du nom d’un compagnonde Charlemagne, Turpin), produit vers 1140 une Histoirede Charlemagne et de Rolanden latin. Traduiteen français, elle eut une grande influence. Les rois de France se présentèrent comme denouveaux Charlemagne, empereur des derniers jours appelé à régnerpendant le Millenium, la période entre la mort de l’Antéchrist etle Jugement dernier. LouisVIII (1223 – 1226) aurait reçut une lettre mystérieuse etprophétique qui lui aurait annoncé qu’il était le nouveauConstantin, comme Charlemagne.

La propagande carolingienne de PhilippeAuguste

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Philippe Auguste (r. 1180 – 1123),fils d’Adèle de Champagne, d’ascendance carolingienne, peutexploiter sa généalogie avantageuse. Il s’en servit ainsi contre les prophétiesd’origine normandes et anglaises qui annonçaient l’extinction des Capétiens après la septièmegénération, celle de Philippe Auguste. Vers 1200, Gilles deParis composa pour le fils du roi, le futur Louis VIII, unMiroir des princes, le Karolinus, dont le personnagecentral est Charlemagne. Philippe Auguste est alors comparé à un «autre Charles » (alter Carolus). Dans une décrétale de 1204, le pape Innocent III écrivit :

Charlemagne […] de la race de quidescend comme on sait le roi de France lui-même.

Guillaume lebreton mit dans la bouche de Philippe Auguste avant labataille de Bouvines (1214) les mots suivants :

Magnanimes, descendants desTroyens, distinguée race des Francs, héritiers du puissant Charles,de Roland et du preux Olivier, vous qui avez tout abandonné pour lafoi du Christ…

Réalité et imagination semêlèrent dans la propagande royale. En 1216, laCour des pairs est créée, avec pour mission de juger lesgrands procès féodaux, au nom du roi. Elle était composée de douze pairs de France, six ecclésiastiques et sixlaïques. Cette cour copia en réalité, selon Ferdinand Lot, lemodèle des pairs de Charlemagne offert par les chansons de geste.En outre, au cours des sacres, on utilisait une épée, « Joyeuse », qui étaitréputée avoir été celle de Charlemagne.

Enfin, Philippe Auguste chercha aucours de son règne à démontrer l’origine carolingienne desa femme, Isabelle de Hainaut. La famille de cettedernière avait en effet des prétentions carolingiennes. Le frèred’Isabelle de Hainaut, Baudouin V, en cherchant à prouver lesracines carolingiennes de sa famille, fit établir une versioncritique du livre du pseudo-Turpin et en offra une édition luxueuseà Frédéric Barberousse. L’intense propagande de Philippe Auguste arriva àses fins lorsque son successeur, Louis VIII, arriva sur le trône.Elle permit à la royauté français d’affirmer « le retour àla racine carolingienne » : c’est la théorie du reditus ad stirpem Caroli. Philippe Auguste fut donc le roi quichercha à la fois à affirmer sa filiation avec les Carolingiens etqui abandonna le titre de roi des Francs, Rex Francorum,pour celui de roi de France,Rex Franciæ.

Saint-Louis, Saint-Denis etCharlemagne

Saint-Louis, quand il fitconstruire la nouvelle nef de l’abbaye de Saint-Denis, ladivisa en trois : au sud les Mérovingiens et lesCarolingiens, au nord les Capétiens et entre eux, marquant le relaientre les dynasties, Philippe Auguste et Louis VIII. Sur lesvitraux de la cathédrale de Chartres, il fit représenter unCharlemagne nimbé : saintCharlemagne.

Charlemagne, un roi germaniquecanonisé

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Pour les Allemands, Charlemagneest en effet un roi germanique. L’empereur du Saint-EmpireFrédéric Barberousse (r. 1155 – 1190) chercha mêmeà le faire canoniser, et ce pour plusieursraisons:

  • parer les prétentions françaisesà continuer l’œuvre de Charlemagne ;
  • faire contrepoids à Cologne, laplus importante cité médiévale allemande, qui venait de faire venirdans sa cathédrale les reliques des rois mages ;
  • faire dépendre sa proprelégitimité d’un empereur saint, pour contrer les prétentions de lapapauté.

En effet, Charlemagne estconsidéré comme le fondateur du Saint-Empire. Luther (1483– 1546), dans À la noblesse chrétienne de la nationallemande, chercha même à casser cette légitimationcarolingienne, en affirmant que Léon III n’aurait pas eu le droitde conférer la dignité impériale à Charlemagne en 800.

Charlemagne, bienheureuxchrétien

L’antipape Pascal III(1164 – 1168) canonisa Charlemagne en 1165, sans qu’ellene soit jamais entérinée par l’Église. On ne trouve pas Charlemagnedans le martyrologue romain, la liste officielle des saints. Enrevanche, Charlemagneestbienheureux : son culte est autorisé enquelques lieux bien spécifiques, comme Aix-la-Chapelle, tous les 28janvier. La figure de Saint deCharlemagne demeure a cependant infusé. La chanson deRoland est traduite en allemand entre 1170 et 1185 par lecuré Conrad. Tout en éliminant les allusions à la France, il yprésente Charlemagne comme un saint, qui pleure des larmes deferveur religieuse.

Une destinéemouvementée

La figure de Charlemagne esttantôt vue positivement, tantôt négativement. Ainsi, en Allemagne, autourd’Aix-la-Chapelle par exemple, l’image de Charlemagne est positive.Mais il arrive souvent que le public critique son règne, commecelui de conquêtes violentes ponctuées de massacres. En Basse-Saxe ou enWestphalie, une figure rivale a émergé : Widukind.Certaines écoles et lycées portent même son nom aujourd’hui. En1899, un statue est élevée en son honneur à Herford, en Westphalie.Détruite pendant la dernière guerre, elle fut reconstruite,témoignant de son importance pour la région. En France, Voltaire fit deCharlemagne un souverain inculte et soumis au clergé. Michelet leconsidérait comme un Allemand et ne le placa pas dans la généalogienationale. Chezles nazis, la figure de Charlemagne ne fit pasl’unanimité. Rosenberg, l’idéologue du parti, le voyait comme leboucher des Saxons, mais Hitler en fit un modèle typique deGermain. Aujourd’hui enAllemagne, Charlemagne est un personnage européen, auquel on peutrendre hommage sans être taxé de nationalisme. Un prixCharlemagne est décerné depuis 1950 à Aix-la-Chapelle àune personnalité ayant agit pour l’unité européenne. En 1988,Mitterrand et Kohl reçoivent le prix ensemble.

Charlemagne etNapoléon

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Le territoire de l’Empirenapoléonien recouvrait peu ou prou celui de Charlemagne. Napoléon a trouvé dans l’empereur chrétien du Moyen Âge unréférentiel auquel attacher son règne. Charlemagne apparut vitedans les références napoléoniennes. Ainsi, en 1803, Napoléon songa à faire ériger unestatue de Charlemagne au sommet de la colonne de la place Vendôme(mais c’est une statue de lui que l’on trouve aujourd’hui). Du 2 au 10 septembre 1804,Napoléon vint se recueillir à Aix-la-Chapelle, après avoirété proclamé empereur le 18 mai 1804. Napoléon tenta de puiser dela légitimité dans les lieux du souvenir carolingien, comme lesempereurs du Saint-Empire avant lui, en se présentant commesuccesseur de Charlemagne. Il reçut même une relique de la part del’évêque local, une esquille de l’os de son bras droit. Au reste,Napoléon se fit roi roid’Italie le 28 mai 1805, comme Charlemagne qui se fit roi desLombards. Le président ducollège électoral de Tortone en Italie lanca d’ailleurs à Napoléon:

Vous avez régénéré l’Empire desFrancs et le trône de Charlemagne enseveli sous les ruines de dixsiècles

Le tableau d’Ingres de 1806, Napoléon Ier sur le trône impérial, représente l’empereurtenant un sceptre avec une statuette de Charlemagne à sonbout.

Qui était vraiment Charlemagne ? (28)

En conflit avec la papauté, ilécrit alors au cardinal Fesch :

Dites bien que je suis Charlemagne!

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Qui était vraiment Charlemagne ? (2024)
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