Varan The Unbelievable - ASHOU (2024)

Dans le cadre du cycle des gros monstres au cinéma sur Ashou, surtout centré sur le Japon, nous avons déjà vu "Rodan". La Tôhô décide de produire un film par an, ce qui nous donne après "Godzilla" (1954), "Le retour de Godzilla" (1955) et "Rodan" (1956), ainsi qu'un nouveau film, "Varan". Qui sort en 1958 par contre. Passons sur le raté de l'annualisation, et attardons-nous sur la version que nous allons voir aujourd'hui.

Car il existe 2 versions. L'originelle (on va dire ça comme ça), de HONDA Ishirô, qui sort en 1958 au Japon, dure 1h27, et nous explique comment des Japonais vont lutter contre le réveil d'un monstre ancestral, Varan. Il pourra nager, marcher à 2 ou 4 pattes, mais aussi voler. Enfin, à priori. Car la seconde version est étasunienne. Elle comporte des scènes empruntées à HONDA Ishirô. Ici Jerry A. Baerwitz va ajouter une grosse demi-heure qui sera scénarisée par Sid Harris. Problème, malgré ces 30 minutes supplémentaires, le film perd 20 minutes en tout, pour arriver à 1h07.

Si malheureusement je n'ai pas pu voir la version originelle, l'étasunienne fût bien regardée... avec difficulté. Avant de vous expliquer ce qu'il se passe, je vous laisse le soin de découvrir la bande annonce de cette version. Le film est en noir & blanc, il est sorti en 1962 aux U.S.A., et fût vu en version originale. Suivez bien là, car la version originale de la version étasunienne est en anglais. Ah, et sans sous titres au fait. Voilà donc la bande annonce.

Tout débute par des autochtones. On voit un village, que l'on devine du Japon un peu reculé, qui prie ? On ne sait pas, c'est en japonais non sous titré. Compliqué. Puis voilà la première coupe. Abrupte. Il en sera ainsi de tous les changements entre les films japonais et étasunien. On constate que l'image est moins floue. J'ignore avec quel support ils ont fait cette version, mais un effort pour obtenir un master aurait été louable. Passons.

Car il est temps de découvrir notre héros. Le Commander James (Myron Healy). Qui dicte son rapport à Hana, pardon, Anna (KOBAYASHI Tsuruko), sa femme Japonaise. Des trucs bizarres ont eu lieu dans la région, et James fût envoyé pour aider les Japonais. Bon, j'avoue que je n'ai pas tout compris, et si dans la version japonaise, c'est la désalinisation du lac proche qui provoque le réveil de Varan, ici, bah on sait juste qu'il y est question de pollution, mais je n'ai pas compris de quoi.

James lutte contre cette pollution, il fait des recherches, et il a peur que la pollution du lac n'ait engendré une mutation des poissons. Pour le coup, j'avoue que je ne sais pas si Varan s'est déjà montré auprès des locaux, ce qui expliquerait la présence du Commander, mais l'accent de Myron Healy est compliqué à saisir pour justement tout comprendre.

Passons, car après nous avoir présenté le petit bout-en-train Matsu (SHIMATSU Derick), un enfant qui aime bien faire des blagues et porter des masques bizarres, et bien on continue de suivre James dans ses interrogations. Je vous assure que c'est pénible. Alors oui, vous allez me dire que c'est parce que mon oreille n'arrive pas à saisir tout ce qui se dit. Mais non. Même en comprenant, c'est horrible. On s'ennuie, et là où HONDA montre (ou laisse présager qu'il y a une) la bête géante, on attend la 27è minute pour enfin voir Varan. Qui surgit des eaux du lac... j'ai cru que c'était un lagon, ou une baie, mais passons.

Dès lors, James va demander l'évacuation du village voisin. Ce qui ne se fera pas car les gens sont attachés à leurs Terres et prient une entité supérieure, dont on voit la statue au début et à la fin du film, qui est Varan. Alors, Varan, c'est Godzilla avec des pics le long de la colonne vertébrale. Il n'a pas de rayon atomique, mais peut se mettre à quatre pattes. Et c'est dans cette position que le costume est le plus impressionnant. Car debout, on voit clairement que c'est un homme dans un costume (NAKAJIMA Haruo pour être précis).

Bon, Varan va tuer un soldat Japonais. Par crise cardiaque ou en l'écrasant, on ne sait pas trop. James va, à l'aide de Kishi (KAWADA Clifford), un Capitaine de l'armée Japonaise (je dis armée oui, je sais), constater les dégâts. Le plan entre le soldat qui s'écroule et l'arrivée sur les lieux de James et Kishi sera la seule transition qui ne choquera pas.

Ah, et là, grosse attaque de Varan, qui force nos héros à se réfugier dans une grotte. Bon, ça arrive peut-être un peu plus tard, mais les travaux de James sont ennuyants (il cherche un moyen de dépolluer l'eau du lac). Et là, ce sera la seule scène où l'on pourra voir notre héros à côté d'une patoune de Varan. J'insiste bien sur le fait que les transitions sont toutes loupées et que James et Varan ne sont presque jamais sur le même plan.

Et donc, à 20 minutes de la fin, enfin, on bascule sur la version japonaise et l'attaque finale. Avec destruction de maquettes (qui sont aussi belles que pour "Rodan", donc excellentes), population terrorisée, et un James qui n'écoutant que son courage, va indiquer aux Japonais comment lui régler son compte avec sa formule chimique qu'il a trouvée. Ainsi, nous assistons aux énormes moyens mis en place par les Japonais, en vain. Tanks, avions, tir de mortier, bazooka, rien n'y fait. Varan détruit la ville locale, en partie du moins.

Et c'est lorsque James indiquera à Kishi d'essayer sa formule, que Varan sera vaincu. Aussi en grande partie grâce au courage de Kenji (NOMURA Kozo), le héros du film originel. Mais ça, ça n'est pas important aux yeux de James, vu qu'il a accompli sa mission, sauver le Japon. Il peut ainsi s'offrir un poste agréable en Californie, avec sa compagne Anna. Et c'est la fin. Enfin, la fin. James indique bien qu'il n'est peut-être que blessé, on n'a pas de preuve comme quoi il est mort, et qu'il reviendra, demain, dans 10 ans, voire un siècle, qui sait ?

Je ne doute à aucun instant que le film japonais est bon. Voire très bon. Si il est au niveau de "Rodan", il doit être passionnant à suivre. Avec une meilleure vue de la population locale, ce qui permet de ne pas les voir comme des autochtones un peu bizarres qui hurlent et crient. Car c'est ainsi qu'on les perçoit dans le film étasuniens. Forcément, c'est un point négatif. Après, n'oublions pas qu'il date de 1962, même si ça n'excuse rien, je pense que le recontextualiser est important.

Ce qui ne va pas ici, hormis les coupes ratées entre les deux versions, l'absence de scènes importantes qui expliquent mieux le lieu, et permettent de s'attacher à la population locale. Ce qui ne va pas c'est que l'ajout étasunien est nul. C'est clairement à chier. On s'emmerde, et à aucun moment on ne croit au fait que le Commander est au Japon. Oui, bon, à un moment il y a un jeu de cache cache dans une grotte où l'on voit la patoune de Varan, mais c'est tout. Un peu comme un chef, il n'est quasiment jamais en danger et se permet d'être le héros du film.

Vous savez, quand dans "JoJo's Bizarre Adventure", un personnage nous narre ce qu'il se passe, ça ajoute de l'humour. Ici, James nous conte tout. Genre il explique qu'il a fait ça, qu'il a dit à Kishi de dire à ses compatriote que lui (James) avait la solution, ou de lui donner un rapport pour qu'il trouve une solution. Et c'est chiant. Montre nous ce qu'il se passe, point, au pire tu sous-titres. Il est vrai qu'aux U.S.A., les sous titres ne sont pas leur fort, vu qu'ils pensent détenir la plus grande (et meilleure) industrie de la galaxie... Enfin bon.

J'avoue que j'aurais préféré le voir en version originale japonaise, sans sous titres, que de regarder cette vision nombriliste d'un Étasunien qui va sauver le Japon sans trop se mettre en danger. La vision de la population Japonaise, de ses forces de défenses, est assez... comment dire... violente. On ne prend aucun instant pour construire une empathie auprès de tout ce monde. Si HONDA aime bien montrer le fait que l'armée (oui, j'ai redis armée) ne peut rien contre la nature, et que seul le courage d'un homme (Kenji) allié aux savoirs des scientifiques (je suppute que la réponse de la bombe chimique ne vient pas de James dans la version originelle) permet de vaincre Varan, la vision étasunienne humilie plutôt la nation Japonaise.

Après, c'est mon interprétation. Mais à aucun moment on est dans le film. À aucun moment on ressent de l'empathie, aussi bien pour James, Anna, que la distribution d'une centaine de personne (c'est réellement écrit ainsi sur le DVD). Voir un acteur Étasunien réciter son texte à une actrice Japonaise qui joue la femme parfaite, c'est chiant. On gardera les, disons, 40 minutes du film de HONDA. Elles laissent à penser que le film de 1958 est bon, voire très bon. Mais gâché par une version étriquée, qui humilie le Japon et donne le beau rôle à un mec qui pète des éprouvettes et donne des ordres. J'ai détesté cette version étasunienne, et je vous la déconseille. Pourtant, je devine que le film de HONDA mérite notre attention.

@+

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