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- Politique
- Rassemblement national (RN)
Revendiquant une «opposition constructive», les députés du Rassemblement national votent la moitié des textes émanant de la majorité présidentielle. Une stratégie qui vise à crédibiliser une image de parti de gouvernement, mais qui prête le flanc aux critiques de la gauche.
ParClément Guillou
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La majorité présidentielle sait pouvoir, parfois, compter sur les députés du Rassemblement national (RN): assez mobilisés, les élus d’extrême droite votent, en moyenne, plus d’une fois sur deux en faveur des projets de loi ou des propositions de loi émanant du gouvernement ou de sa majorité relative à l’Assemblée nationale, selon les calculs des Décodeurs du Monde.
Cela n’a pas échappé à ses ténors, qui s’appuient sur ce groupe pivot plus facilement que sur la gauche de l’Hémicycle. La cheffe de file du groupe Renaissance, Aurore Bergé, ou les ministres s’en assurent parfois discrètement, en se fendant d’un texto au vice-président (RN) de l’Assemblée nationale, Sébastien Chenu, garant de la notabilisation du parti d’extrême droite dans les murs du Palais-Bourbon. Pourraient-ils s’abstenir, voire voter pour? Seront-ils peu ou très mobilisés? La solidarité de vote au sein du RN, la plus solide de tous les groupes au Palais-Bourbon – une liberté de vote est laissée sur certains sujets sociétaux –, rend ces coups de sonde d’autant plus utiles.
La majorité s’est notamment appuyée sur le RN sur le texte «en faveur du pouvoir d’achat», sur celui «contre l’occupation illicite de logement», pour la construction de nouvelles centrales nucléaires, le texte préparant les Jeux olympiques et paralympiques de 2024ou encore les lois de programmation des ministères de l’intérieur et de la défense. «On ne peut pas encore faire passer nos propositions de loi ni nos amendements, mais sans nous, peu peuvent faire passer grand-chose», se félicite M.Chenu.
Consultez aussi notre infographie animée avec le détail des votes : Quels députés ont soutenu la majorité à l’Assemblée nationale depuis un an ?
Aux yeux du RN, l’un des enjeux de cette première année de la seizième législature était de sedébarrasser d’une «caricature»: «le sectarisme et l’idéologie». Si cela doit passer par le fait d’encourager des projets de loi gouvernementaux, soit. «Notre opposition n’est pas hystérique, elle n’est pas le blocage des institutions. C’est un positionnement que l’on a choisi, et l’on nous en donne quitus.»
«Un effet miroir terrible pour la Nupes»
Cette proximité sur les textes finaux se vérifie moins si l’on considère l’ensemble des scrutins publics (amendements, textes et votes solennels), analysés par le site Datan. Là, la proximité du RN avec les votes de la majorité tombe à 35%, un taux identique à celui des socialistes et proche de ceux des groupes écologistes et Libertés, indépendants, outre-mer et territoires ’LIOT). Cela n’empêche pas La France insoumise, dans son bilan de première année, de pointer «la Macronie et le RN main dans la main contre les travailleurs», pointant du doigt des positions communes sur des sujets fiscaux, environnementaux ou relatifs au pouvoir d’achat.
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